Alors vous etes resolu a defendre ces voyageurs. Le prefet sentit le peril et regarda Maurin d’un air inquiet. De jour en jour, l’homme s’installe plus confortablement sur le globe et par suite il a le loisir de jouir mieux que jamais, et de mieux comprendre les beautes de la nature et celles des arts. Les filles crient tres fort, souvent, pour si peu de chose! Le pied saigna. Il faisait encore vaillamment ses preuves chez la grosse Tata, ou chez la maigre Toto; mais la, c’etait autre chose: vins genereux, ecrevisses diantrement poivrees et propos plus poivres encore.
J’ai la preuve de ma vaillance. Des que le comte fut entre chez lui, il s’informa, tout en se mettant a table pour souper, de la cause de cette effervescence extraordinaire.
Un peu moins peut-etre, je ne sais pas, c’est son affaire, monsieur le prefet; mais on peut etre sur qu’il fait ce qu’il doit, selon les circonstances naturellement.
Son chien vint me chercher et je suivis son chien, un chien qui vaut plus que beaucoup d’hommes, et je tirai Maurin d’affaire. Si leger qu’eut ete cet attouchement, il suffit cependant pour eveiller don Melchior. . Les deux chasseurs ecoutaient, s’efforcant de comprendre, et comprenant en effet bien des choses, mais non pas tout, et pour cause. Lui, a mots emus, confesse sa presente extase. Il s’etait figure, vois-tu, que tu avais pu penser une seconde a ce bandit de Maurin! Elle frappa du pied: –De quel droit a-t-il pu penser ca? siffla-t-elle.
. . mais il vaut bien encore vingt sous. Ces deux personnes accusaient, la femme cinquante et l’homme soixante ans a peu pres; leurs traits, assez vulgaires, n’avaient rien de saillant, excepte une certaine expression d’energique volonte repandue sur leur physionomie. Le menu etait simple et substantiel, par recommandation du prefet. voyez-vous, monsieur le comte, je viens si rarement que ce n’est pas la peine d’en parler. Depuis plusieurs mois deja le duc etait revenu de ses voyages, il semblait avoir pris la vie au serieux et n’avoir qu’un desir: celui de reparer les fautes de sa jeunesse.