Tous les objets qui font corps avec la décoration ne sont que des caractéristiques de ce milieu, et le spectateur n’est pas entraîné à chercher une relation, qu’il sait devoir être impossible, entre ces objets sans réalité et un moment quelconque de l’action. On peut donc, conclure que, dans une oeuvre dramatique moderne, la mise en scène devra réaliser avec le plus de soin possible tous les tableaux d’exposition, ceux où s’accusent le relatif des idées et des faits ainsi que l’influence des milieux sur les caractères et sur les passions; mais, à mesure que l’action s’approchera du dénouement, elle devra de plus en plus sacrifier, soit dans les décors, soit dans les costumes, soit dans la figuration, les traits particuliers qui faisaient la richesse des premiers tableaux, et peu à peu revêtir un aspect général qui puisse s’harmoniser avec ce qu’a d’absolu et de purement humain l’explosion psychologique et pathologique des passions. La juxtaposition de la réalité empêche donc l’illusion de se produire au même degré que si le dénouement se profilait sur un décor de carton.